Dès 1900, le roi Léopold II, confiant dans l'avenir de la télégraphie sans fil et en attendant beaucoup pour le Congo, avait invité l'inventeur italien Guglielmo Marconi à Laeken. De ces discussions sont nées des tentatives d'établir la télégraphie sans fil en Afrique entre Banana au Congo belge et Ambrisette au Congo portugais. Ces essais échouent et sont abandonnés en 1904. Le 15 mars 1912, le ministre des Colonies Jules Renkin conclut un accord avec Robert Goldschmidt l'autorisant à exploiter les stations radiotélégraphiques de Banana, Boma, Coquilhatstad, Lisala, Stanleystad, Lowa, Kindu, Kongolo, Kikondja, Elisabethstad, Lusambo ou de nouvelles colonies.
En 1913, la Commission internationale de télégraphie sans fil est fondée par R. Goldschmidt, avec pour objectif "l'étude de la propagation des ondes" (réf : Télé Moustique n° 3328). A l'initiative du roi Albert Ier, une puissante station intercontinentale est construite à Laeken, destinée aux liaisons avec le Congo.
Elle est achevée en 1913 et des essais fructueux se poursuivent jusqu'en août 1914. Quelques heures avant que les forces allemandes n'envahissent Bruxelles, le roi Albert Ier donne l'ordre de détruire la station. Les ingénieurs belges ont fait sauter l'installation et les Allemands ont mitraillé les restes, probablement par colère. La station de Laeken était l'une des plus puissantes du monde. La construction était difficile en raison de la grande puissance électrique, très considérable pour l'époque, qu'il fallait maîtriser. Un moteur de 300 chevaux entraînait un alternateur de 1 000 périodes. L'étincelle était produite par un pont d'étincelles spécialement conçu pour l'excitation par choc. L'antenne était tendue sur huit pylônes de 80 et 125 mètres. Dans les premiers mois de 1914, la station téléphonique de Laeken diffusait, chaque samedi soir à 18 heures, un programme musical. Lorsque la guerre éclate, le matériel de la station de Laeken est utilisé pour installer en quelques jours des stations de campagne à Liège, Namur et Anvers. Les deux premières stations sont rapidement détruites, mais la station d'Anvers peut être démontée juste à temps et transportée à Londres, où elle est installée sur un camion. C'était la première station de campagne puissante de l'armée belge.
Pour l'anecdote, nous rapportons que quelques étincelles de Laeken ont été cachées sous l'autel d'une chapelle bruxelloise (monastère des Barnabites) pendant l'occupation allemande et que des prêtres allemands ont célébré la messe sur cet autel tous les jours.
Réf : La télégraphie sans fil au Congo Belge, par Robert Goldschmidt et Raymond Braillard, page 92.

Installation de transmission et de réception de la station Léopoldville

La salle des machines du poste principal de Laeken